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La convocation

  Le lendemain, Mero se réveilla avant que les premières lueurs de l’aube ne percent l’épais manteau de brume qui enveloppait la capitale Mor. La nuit avait été courte, entrecoupée de rêves agités où les vagues de son royaume natal de Sel se mêlaient aux silhouettes austères des montagnes Tempelune. Aujourd’hui, il devait rencontrer le directeur de l’école Impériale, un homme dont la réputation intimidante – frère de l’empereur, stratège militaire et gardien de l’ordre impérial – pesait sur son esprit comme une ombre pesante. Il quitta son lit avec une détermination mêlée d’appréhension, ses pieds nus fr?lant le parquet froid de son appartement, un contraste brutal avec les dalles tièdes de son palais insulaire.

  La pièce était encore plongée dans une semi-obscurité, seulement troublée par la lueur vacillante d’une chandelle qu’il avait laissée br?ler trop longtemps. Les murs, ornés de tapisseries sobres offertes par l’école, semblaient se refermer sur lui, accentuant la solitude de ce matin crucial. Il s’approcha d’une petite commode où reposaient ses vêtements, soigneusement pliés la veille par un domestique discret. Il choisit une tenue formelle, presque solennelle : une tunique de soie bleu nuit, brodée de fils argentés formant des motifs de vagues, un hommage discret à Sel, et une cape de laine épaisse, d’un gris profond, pour affronter le froid mordant de l’hiver impérial. Chaque geste était méthodique, un rituel pour apaiser son esprit. Devant un miroir terni par le temps, il ajusta son col avec soin, ses doigts tremblants légèrement sous la pression croissante. Le reflet d’un jeune prince aux traits encore juvéniles, mais marqués par une gravité nouvelle, le fixa en retour.

  Dehors, la capitale s’éveillait à peine. Les rues pavées, bordées de maisons aux toits pentus recouverts de neige, étaient silencieuses, hormis le claquement distant des sabots d’un cheval matinal ou le craquement des charrettes des premiers marchands. Une brume épaisse flottait au-dessus du fleuve gelé, transformant les contours de la ville en une mosa?que floue de gris et de blanc. Les flèches des tours impériales, dressées comme des sentinelles, per?aient cette mer cotonneuse, leurs silhouettes austères rappelant à Mero l’immense pouvoir qui régnait ici. L’air glacé piquait ses joues alors qu’il traversait la cour de l’école, ses bottes crissant sur la neige tassée, son souffle formant de petits nuages devant lui. Chaque pas vers le batiment administratif renfor?ait son anxiété, un n?ud serré se formant dans sa poitrine.

  L’attente dans le hall du directeur fut une épreuve en soi. Mero s’installa dans un fauteuil de velours rouge, usé par des décennies d’usage, le dossier orné de sculptures florales à moitié effacées. La pièce, vaste et imposante, semblait con?ue pour impressionner – ou intimider. De hautes fenêtres aux vitres givrées laissaient filtrer une lumière pale, projetant des ombres mouvantes sur les murs tapissés de scènes glorieuses : batailles épiques, couronnements, cartes anciennes de l’Empire de Mor s’étendant sur le continent Kaz. Une horloge massive, suspendue au-dessus d’une cheminée éteinte, égrenait les minutes avec une lenteur exaspérante, chaque tic-tac résonnant comme un rappel de son impatience grandissante. Le silence était presque oppressant, à peine troublé par le grattement intermittent d’une plume dans un bureau voisin.

  Mero croisa et décroisa les jambes, ses mains serrant les accoudoirs, ses pensées tourbillonnant. Que pouvait vouloir le directeur ? était-ce une récompense pour ses efforts dans la reconstruction après l’incendie qui avait ravagé un tiers de la ville ? Ou une mise en garde ? Il avait entendu des murmures dans les couloirs de l’école – des élèves jaloux, des professeurs intrigués par ce prince qui s’imposait si vite. Son esprit s’égara vers Sel, ses plages dorées et ses eaux turquoise, un monde si lointain qu’il semblait appartenir à une autre vie. Ici, dans la froideur de Mor, tout était différent : les enjeux, les regards, les silences.

  Enfin, après ce qui lui parut une éternité, la porte s’ouvrit avec un grincement discret. Un majordome apparut, vêtu d’une livrée impériale noir et or, ses boutons lustrés scintillant faiblement dans la pénombre. Il s’inclina avec une grace mécanique, son visage impassible. ? Son Excellence vous attend, Votre Altesse, ? murmura-t-il, sa voix feutrée comme un écho dans le hall désert. Mero se leva, inspira profondément pour calmer les battements désordonnés de son c?ur, et franchit le seuil, le dos droit malgré la tension qui raidissait ses épaules.

  Le bureau du directeur était un sanctuaire de pouvoir et de savoir, un contraste saisissant avec l’austérité du hall. La lumière hivernale, filtrée par de hautes fenêtres cintrées aux vitres serties de plomb, baignait la pièce d’une clarté froide, illuminant des bibliothèques imposantes qui s’élevaient jusqu’au plafond vo?té. Des rangées de volumes anciens, reliés de cuir sombre et dorés à l’or fin, s’alignaient dans un ordre impeccable, leurs titres en lettres cursives témoignant des siècles de savoir impérial. Au sol, un tapis épais aux motifs géométriques étouffait ses pas, tandis qu’une odeur subtile de cire et de parchemin flottait dans l’air. Au centre tr?nait un bureau massif en bois de chêne sombre, poli par des années d’usage, ses angles ornés de gravures délicates représentant des aigles impériaux.

  Derrière ce bureau se tenait le directeur, frère de l’empereur et ma?tre de l’école. C’était un homme agé au port digne et distingué, vêtu d’un uniforme bleu profond, rehaussé de galons dorés et de décorations militaires qui scintillaient faiblement sous la lumière. Son visage, marqué par des rides profondes et une discipline inflexible, restait impassible, mais ses yeux – d’un gris acier per?ant – semblaient sonder l’ame de Mero avec une intensité presque palpable. Ses cheveux, d’un blanc argenté, étaient soigneusement tirés en arrière, accentuant la sévérité de ses traits.

  D’un geste sobre de la main, il invita Mero à s’asseoir sur une chaise au dossier rigide, face au bureau. ? Prince de Sel, ? commen?a-t-il, sa voix calme mais chargée d’une autorité naturelle, ? merci d’être venu si t?t. J’espère que l’attente n’a pas été trop pénible. ? Il marqua une pause, croisant les mains sur le bureau, ses doigts ornés d’une bague sigillaire frappée du sceau impérial. ? Je vais aller droit au but. Il y a plusieurs sujets que je souhaite aborder avec vous. ?

  Mero sentit son pouls s’accélérer, ses doigts se crispant légèrement sur les accoudoirs de la chaise.

  ? Tout d’abord, vos initiatives dans la reconstruction de la ville ont attiré l’attention, ? poursuivit le directeur, inclinant légèrement la tête en un signe discret de reconnaissance. ? Vous avez fait preuve d’une ambition et d’une générosité remarquables. L’Empire reconna?t votre engagement. ?

  Un instant, Mero se détendit, un souffle de soulagement relachant la tension dans ses épaules. Les souvenirs de ces mois passés à organiser les secours après l’incendie – les rues noircies par la suie, les cris des sinistrés, les efforts pour rebatir – défilèrent dans son esprit. Mais le regard du directeur s’aiguisa, chassant ce répit fugace.

  ? Toutefois… cela vous a également attiré des regards moins bienveillants. ? Mero fron?a les sourcils, une ombre d’inquiétude revenant ternir son soulagement. ? Certains estiment que vous prenez trop d’initiatives. Que votre influence grandit trop vite. Cela n’est pas passé inaper?u à la cour. ?

  Le directeur se pencha légèrement, son regard pénétrant traversant Mero comme une lame. ? J’ai donc une question pour vous, Prince de Sel. Quelle est votre véritable ambition ? ?

  Mero prit une inspiration mesurée, pesant ses mots avant de répondre. La question résonnait dans la pièce, lourde de sous-entendus, et il savait que sa réponse fa?onnerait l’opinion de cet homme puissant. ? Monsieur le Directeur, j’ai plusieurs ambitions, ? commen?a-t-il, sa voix ferme malgré une légère vibration intérieure. ? Une pour l’Empire, une pour ma famille, et une pour moi-même. Pour l’Empire, je souhaite ardemment une stabilité intérieure renforcée – une nation unie, prospère, capable de surmonter ses défis. Pour ma famille et mon royaume, situés à l’autre bout du monde dans l’Océan Vert, je veux rappeler à la cour impériale que nous sommes des alliés fiables, même si notre éloignement nous a parfois relégués dans l’ombre. Quant à moi, ma situation est plus complexe. Vous savez que je suis fiancé à la fille du Seigneur Pirates. Mon v?u est que ces deux nations – l’Empire et les forces pirates – coopèrent en paix. L’Empire tirerait profit des talents maritimes et des réseaux du Seigneur Pirates, et lui bénéficierait de la légitimité impériale. Mon ambition est d’accro?tre mon influence ici, à la cour, pour concrétiser cette stratégie et l’étendre au-delà des frontières impériales, dans l’intérêt commun. ?

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  Le directeur l’observa en silence, ses yeux scrutant chaque mot comme pour y déceler une faille ou une hésitation. La pièce semblait retenir son souffle, le tic-tac de l’horloge murale résonnant faiblement dans le fond. Puis, un sourire fugace – à peine une esquisse – effleura ses lèvres, une rare fissure dans son masque d’impassibilité. ? Vous avez du cran, Prince de Sel, ? dit-il, sa voix teintée d’une nuance d’approbation. ? Peu osent exposer une vision aussi audacieuse aussi jeune. ?

  Il se leva avec une grace mesurée et marcha lentement vers la fenêtre, les bras croisés dans le dos. Dehors, la brume s’épaississait, enveloppant les toits de la ville d’un voile opaque qui semblait couper Mor du reste du monde. ? L’Empire a besoin d’alliés solides, c’est indéniable, ? reprit-il, son regard perdu dans ce paysage spectral. ? Mais il se méfie des ambitieux, surtout ceux nés hors du continent. Vous marchez sur une corde raide, Prince de Sel, et un faux pas pourrait tout compromettre – pour vous, pour votre famille, pour vos projets. ?

  Il pivota brusquement, ses yeux plus per?ants encore, comme s’ils cherchaient à percer les pensées de Mero. ? Pourtant, vous avez démontré une compréhension fine de la politique impériale. Vos initiatives sont réfléchies, vos investissements précis, et votre lien avec la fille du Seigneur Pirates s’inscrit dans une logique stratégique. Vous ne laissez rien au hasard. ?

  Il regagna son siège, croisant les doigts devant lui, ses mains reposant sur une pile de parchemins soigneusement empilés. ? Vous êtes ambitieux, sachez que tous vos actes seront scrutés et analysés. ? Sa voix s’alourdit, chaque mot tombant comme une pierre dans l’eau calme. ? Certains nobles vous voient déjà comme un élément perturbateur. Vous avez gagné l’oreille des marchands avec vos comptoirs d’épices, l’appui de familles modestes avec vos efforts de reconstruction, et maintenant une influence croissante à la cour. Une telle ascension attire autant d’alliés que d’ennemis. ?

  Il se pencha légèrement, le fixant avec une intensité qui fit frissonner Mero malgré lui. ? Vous avez un choix, Prince de Sel. Avancer prudemment, en consolidant vos acquis sans trop agiter les eaux, ou accélérer, au risque d’attiser les intrigues contre vous. Quelle voie choisirez-vous ? ?

  Mero prit un moment pour rassembler ses pensées, conscient que chaque mot compterait. La pièce, avec ses murs chargés d’histoire et son atmosphère pesante, semblait attendre sa réponse. ? Monsieur le Directeur, ? débuta-t-il, sa voix posée mais vibrante de conviction, ? je vous remercie pour vos conseils et votre clairvoyance. Votre expérience est un phare pour quelqu’un comme moi, qui navigue dans les courants troubles de la politique impériale. Je mesure les risques liés à toute ambition, et mon v?u le plus cher est de servir l’Empire avec loyauté. Sa stabilité est ma priorité, et je suis prêt à m’y consacrer pleinement. La reconstruction de la ville n’est qu’un premier pas, une preuve de ma volonté de contribuer à la construction de l’Empire. Pour ma famille et mon royaume, je veux rappeler à la cour que nous sommes des alliés fidèles, malgré notre éloignement et les négligences passées. Quant à moi, mon union avec la fille du Seigneur Pirates est autant une affaire de c?ur qu’une opportunité stratégique. Je crois en une coopération pacifique entre l’Empire et ses forces, pour leur bénéfice mutuel – une alliance qui renforcerait nos flottes et nos échanges. Mon ambition est d’accro?tre mon influence ici pour concrétiser cela, tout en la projetant au-delà des frontières, dans l’intérêt commun. Je sais que mes actes attirent des regards, amicaux ou hostiles. Je choisis d’avancer avec prudence, en consolidant mes positions sans trop troubler l’ordre, tout en saisissant les opportunités d’accélérer notre progrès commun. Mon but est de servir l’Empire efficacement, en alliant ambition et retenue. Merci encore pour votre guidance. Vos conseils sont précieux, et je compte les mettre au service de l’Empire. ?

  Le directeur écouta avec une attention scrupuleuse, son visage restant de marbre jusqu’à ce qu’un sourire discret éclaire ses traits sévères. ? Vous avez l’étoffe d’un diplomate, Prince de Sel, ? dit-il, une note d’approbation dans la voix. ? Vos mots sont pesés, vos intentions limpides. Cela vous ouvrira des portes dans les hautes sphères. ?

  Il joignit les mains sur son bureau, ses doigts effleurant la bague impériale qui brillait à son index. ? Votre dévouement est noté et apprécié. Peu de jeunes saisissent aussi bien l’équilibre entre prudence et ambition. Vous optez pour la voie du calcul, celle qui solidifie. Un choix sage. ? Sa voix se fit plus grave, un avertissement sous-jacent per?ant son ton posé. ? Mais dans cet Empire, la loyauté ne suffit pas. Il faut la faire reconna?tre. Certains vous verront toujours comme un prince extérieur cherchant à s’imposer, un héritier de Sel aux visées trop vastes. Seul le temps et des actes concrets effaceront ces soup?ons. ?

  Il se leva, contournant son bureau avec une démarche lente et délibérée, ses bottes résonnant légèrement sur le tapis. ? Vos comptoirs d’épices et votre aide à la reconstruction sont des preuves tangibles de votre valeur, ? continua-t-il, s’arrêtant près d’une bibliothèque pour effleurer un volume du bout des doigts. ? Mais pour vous ancrer véritablement, il vous faut un r?le officiel, un poste dans la structure impériale. Cela montrerait que vous servez par devoir, pas seulement par intérêt personnel. Une charge, même modeste, pourrait vous protéger des intrigues et asseoir votre réputation durablement. ?

  Il s’arrêta, croisant les bras, son regard scrutant Mero comme pour jauger sa réaction. ? Réfléchissez-y, Prince de Sel. Vous êtes à un carrefour. L’Empire peut vous accueillir… ou se fermer à vous au moindre écart. Avez-vous déjà une fonction en tête ? ?

  Mero prit une inspiration, ses pensées s’organisant avec une clarté nouvelle. ? Monsieur le Directeur, ? répondit-il, sa voix assurée malgré la gravité du moment, ? merci pour votre sagesse et votre soutien. Accepter une charge impériale est une idée pertinente – ce serait un honneur et une chance de servir plus directement. Je songe à un r?le où mes talents en diplomatie et en économie seraient utiles, peut-être au Conseil Impérial du Commerce ou comme Ambassadeur spécial pour les relations extérieures. Ces postes me permettraient de renforcer la stabilité et les alliances de l’Empire, tout en tissant des liens avec nos partenaires au-delà des mers. Mon ascension rapide peut susciter des jalousies, je le sais. Une fonction officielle montrerait que mon ambition sert l’Empire, pas moi seul, et me protégerait des intrigues. Merci encore pour vos conseils. Je suis prêt à m’investir pleinement dans un r?le qui profite à l’Empire. ?

  Le directeur esquissa un sourire satisfait, ses yeux plissés trahissant une approbation contenue. ? Vous saisissez les enjeux, Prince de Sel, ? dit-il, sa voix douce mais ferme. ? Votre maturité dépasse votre age – un atout rare. ? Il s’approcha d’un meuble d’angle, tira un tiroir avec un cliquetis discret et feuilleta quelques documents, ses doigts parcourant les parchemins avec une précision habituée. ? Le Conseil Impérial du Commerce est stratégique, mais exige de convaincre des sceptiques influents, ? expliqua-t-il, levant les yeux vers Mero. ? Un poste d’Ambassadeur spécial serait astucieux, mais risquerait de vous poser en rival aux yeux de certaines familles. Il vous faut une fonction libre d’entraves. Le r?le d’aide au Représentant des Affaires étrangères pour les royaumes extérieurs pourrait être idéal. Il mêle diplomatie et relations extérieures, sans trop vous mêler aux affaires internes, tout en offrant un vaste champ d’action. ?

  Il posa les mains sur le bureau, se penchant légèrement vers Mero. ? Ce poste vous permettrait de tisser des liens avec les alliés de l’Empire et d’agir sur des terrains sensibles, comme vos projets avec le Seigneur Pirates, ? poursuivit-il, sa voix gagnant en intensité. ? Il servirait l’Empire tout en consolidant votre place. Je peux appuyer votre nomination auprès des autorités, mais vous serez sous surveillance. Prudence et discernement seront vos meilleurs alliés. Qu’en pensez-vous ? ?

  Mero hocha la tête, une conviction solide s’ancrant dans son esprit. ? Le poste d’aide au Représentant des Affaires étrangères pour les royaumes extérieurs me semble le plus judicieux, ? répondit-il, son ton réfléchi mais décidé.

  Le directeur acquies?a lentement, un sourire approbateur éclairant son visage sévère. ? Un choix avisé, Prince de Sel, ? dit-il, sa voix résonnant avec une satisfaction mesurée. ? Ce r?le vous donnera un pouvoir de négociation et l’occasion de renforcer les liens avec les royaumes voisins, tout en jouant les médiateurs pour l’Empire. Il s’aligne sur vos ambitions sans vous plonger dans les intrigues internes – une position idéale pour un homme dans votre situation. ? Il se pencha légèrement, son regard insistant per?ant celui de Mero. ? Je vais lancer les démarches pour votre nomination. Mais ce poste n’est pas anodin. Des rivaux guetteront vos failles. Vous devrez servir l’Empire tout en cultivant des alliances personnelles – un équilibre délicat, mais pas hors de votre portée. ?

  Sa voix s’adoucit, prenant une nuance presque paternelle. ? Vous avez prouvé vos capacités jusqu’ici. Je suis certain que vous saurez choisir vos pas avec soin. ? Il se dirigea vers la porte, ses bottes claquant doucement sur le tapis. ? Je vais informer les autorités pour accélérer les choses, ? ajouta-t-il, une main sur la poignée. ? Préparez-vous à assumer cette charge rapidement. ? La porte se referma derrière lui avec un claquement sourd, laissant Mero seul dans le silence oppressant du bureau.

  Le trajet de retour fut un flou, ses pas mécaniques le guidant à travers les couloirs bondés de l’école. Mais il le remarquait à peine, son esprit occupé par la conversation qui venait de se conclure. Lorsqu’il franchit le seuil de son logement, le silence l’enveloppa comme une vieille amie, un refuge après l’intensité de cette rencontre.

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